Nutri-score, une vraie fausse bonne idée ?
Le Ministère de la Santé vient de lancer le nutri-score conçu dans le cadre du PNNS (Plan National Nutrition Santé). En effet, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a signé le 31 octobre dernier l’arrêté ministériel le mettant en vigueur. Auparavant, le système avait été choisi parmi d’autres au terme d’études menées dans des supermarchés et auprès de volontaires. Il a donc été déterminé comme le plus efficace. Alors qu’est-ce que le nutri-score ?
Comment ça fonctionne ?
Les produits reçoivent une note entre A et E selon leur contenu. Chaque lettre possède une couleur du vert foncé pour la meilleure note, A, au rouge pour la plus mauvaise, E. Pour établir cette note, on détermine le score (adaptation du score FSA) de chaque aliment ou produit. Il sera déduit en fonction des nutriments/aliments à favoriser (fibres, fruits et légumes, protéines, etc.) et ceux à diminuer (sel, sucre, calories, acides gras saturés, etc.) qu’il contient.
Qu’est-ce que ça apporte ?
En un coup d’œil, il est possible de savoir si le produit contient des nutriments intéressants ou plutôt des nutriments à éviter… Pour les personnes ne sachant pas décrypter les étiquettes, cela représente une information plus compréhensible.
Selon les études menées, il est efficace notamment sur les personnes qui achètent les produits les moins chers (personnes à faibles revenus). Il s’agit d’une des populations les plus touchées par l’obésité. Cela représente ainsi un plus important pour le Ministère de la Santé.
Les points faibles du nutri-score
Le nutri-score n’est pas obligatoire. Certaines sociétés ont déjà annoncé qu’elles utiliseraient leur propre système. Cela risque surtout d’embrouiller les consommateurs.
Le principal point faible de ce dispositif, et des autres systèmes du même genre, est de diaboliser certains aliments. On perd à travers cette note toute notion de plaisir de l’alimentation en se dirigeant vers du sain à tout prix. On oublie donc qu’aucun aliment n’est mauvais en soi pour la santé, c’est l’excès qui est délétère. Pour utiliser le nutri-score vraiment efficacement, il faut avoir un certain recul sur son alimentation que le cœur de cible du ministère de la Santé n’a pas forcément.
On espère que le nutri-score n’accentuera pas la cacophonie nutritionnelle actuelle. Cependant, il va falloir attendre pour connaître ses résultats sur le terrain.