L’anorexie mentale, quand le cerveau dérègle le corps

Le mot anorexie vient du grec anorexia qui signifie manque ou absence d’appétit. L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA). Contrairement aux pathologies métaboliques, ici, c’est le psychique qui est malade. La personne touchée lutte contre sa faim car elle a peur de grossir, et ce même si elle pèse un poids considéré comme normal (IMC). Le cerveau prend l’ascendant sur les besoins du corps. C’est pour cela qu’on la qualifie de mentale contrairement aux anorexies entraînées par d’autres pathologies (cancer, hépatite, etc.) ou leurs traitements.

Les caractéristiques de l’anorexie mentale

Les causes

Les causes sont multiples. Elles peuvent être génétiques, psychologiques (troubles de l’anxiété ou dépression dans la famille par exemple), familiales, environnementales, socio-culturelles (attachement au physique dans certains milieux comme le sport de haut niveau ou le mannequinat) ou même biologiques (anomalies au niveau de la neurotransmission). On retrouve également certains traits communs comme le perfectionnisme, le manque de confiance en soi, etc.

Les conséquences

Un ou plusieurs des facteurs ci-dessus, parfois à la suite d’un événement traumatique, vont entraîner un changement psychologique qui va mener la personne à l’anorexie. Ainsi, l’anorexie mentale se déclare, dans la plupart des cas, chez des adolescentes (plus de 90%) entre 14 et 17 ans de tous les milieux sociaux. Le malade va refuser de s’alimenter correctement afin de perdre du poids car il considère son corps comme trop gros. Il s’agit de dysmorphisme quand la personne perçoit son corps de manière complètement décalée de la réalité. Dans certains cas, l’anorexie peut être accompagnée de comportements compensatoires (crises de boulimie, vomissements, scarification, etc.).

Les symptômes

Pour poser un diagnostic, le médecin se base uniquement sur l’examen clinique où il constate le refus de manger et de prendre du poids ainsi qu’un amaigrissement de 15%. Souvent, le poids est en-dessus d’un IMC normal soit sous 18,5 kg/m². L’aménorrhée (ou absence de règles), due à la perte de poids, est aussi un signe révélateur dans la majorité des cas. Il peut également compléter ses explorations par des analyses biologiques. En effet, l’anorexie peut entraîner une dénutrition mais ce n’est pas systématique. Sur le plan psychologique, les sujets anorexiques ont souvent des troubles d’anxiété et/ou dépressifs.

D’autres symptômes possibles sont une baisse du rythme cardiaque, une baisse de la température, des problèmes de digestion, perte de cheveux, etc.

Il existe deux formes d’anorexie mentale. La première est une forme restrictive sans crise d’hyperphagie compulsive. La seconde est une forme boulimique dans laquelle les crises sont suivies de vomissements. Ces vomissements peuvent également entraîner des problèmes de santé. Effectivement, l’acide de l’estomac peut provoquer des dégâts dans l’œsophage et sur les dents par exemple.

Le traitement

La prise en charge des patients anorexiques repose sur trois piliers : un suivi psychanalytique, une thérapie cognotivo-comportementale (TCC) et un suivi nutritionnel. La psychanalyse amène le patient à se pencher son son passé et découvrir les causes possible de son anorexie. La TCC, elle, permet au patient de se réapproprier ses émotions, notamment autour son alimentation et à la vision de son corps pour les vivre plus sereinement.

Le suivi nutritionnel est primordial mais extrêmement complexe. Le but premier est de restaurer un état nutritionnel correct, surtout si le pronostic vital est engagé. Pour cela, on a souvent recours à la nutrition artificielle. On place une sonde dans le système digestif du patient (estomac ou intestin grêle) pour le nourrir. Ensuite, on travaille avec la personne souffrant d’anorexie sur son comportement lors des repas. Elle doit retrouver ses sensations de faim et de satiété, une alimentation régulière et diversifiée, etc. L’idée est de lui redonner son autonomie dans son alimentation. C’est donc un travail de longue haleine.

Aucun médicament ne permet de guérir l’anorexie.

Pour en savoir plus sur l’anorexie mentale

Depuis une vingtaine d’années, l’association Autrement cherche activement à aider les patients, leurs familles et les soignants à adopter un autre regard sur les TCA pour mieux les soigner. Ils proposent des conseils, des formations ainsi que des conférences sur le sujet.

L’anorexie mentale nécessite une prise en charge complexe et pluridisciplinaire. Si vous ou un de vos proches êtes concerné, prenez soin de contacter des professionnels de santé formés aux TCA.

Et vous, avez-vous déjà eu affaire à l’anorexie mentale ?

Image de couverture créée à partir d’une image de Christian Dorn et d’une image de Pyproductions.

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