La grossophobie, un problème de société

On entend parler de la grossophobie partout ces derniers temps, particulièrement dans les médias. La mairie de Paris a même organisé une journée d’information et de dialogue autour de ce sujet en décembre dernier.

Comment définir ce nouveau terme ? A quoi correspond-t-il dans notre société ?

 

La grossophobie, une définition ?

Comme la xénophobie (hostilité envers l’étranger), la grossophobie n’est pas une peur en soi. A part, peut-être, une peur de ce qu’on ne connaît ou de ce qu’on ne comprend pas. Elle est plutôt un rejet des personnes en surpoids et obèses. Cela se traduit par un comportement discriminatoire à leur égard. Cette discrimination peut être verbale (insultes par exemple), physique (regard désapprobateur, pas sur le côté, etc.) ou factuelle (refus d’un emploi, d’une vente, etc.).

 

La grossophobie dans notre société

D’après une étude menée par l’INSERM et Cnamts et publiée le 25 octobre dernier, la moitié de la population française de plus de 30 ans est en surpoids. L’obésité touche plus de 15% de cette population. La grossophobie est donc susceptible de toucher un grand nombre de Français, mais également dans le monde. En effet, l’OMS considère que le surpoids et l’obésité se répandent de manière épidémique dans tous les pays, même les plus pauvres et en a fait un de ses chevaux de bataille.

La grossophobie est bien plus présente qu’on ne pourrait le penser au premier abord. La société actuelle met en avant, particulièrement à travers les médias et les arts (magazines, films, etc.) la minceur. On parle également beaucoup de santé et de régimes divers et variés. Cela se répercute à tous les étages.

La grossophobie : image grossophobe
Image grossophobe qui véhicule des idées reçues

Les idées reçues circulent (« un gros, c’est fainéant », « il suffit de faire un régime », etc.). On retrouve donc les préceptes de minceur (et donc de rejet du surpoids) dans les médias mais également dans l’industrie vestimentaire. Combien de magasins ne vendent pas au-delà de la taille 42 qui est la taille moyenne des femmes en France ?

Malheureusement, cela se produit aussi dans des cercles plus restreints comme l’école ou le travail, les amis, la famille. Mais encore plus dérangeant, d’après de nombreux témoignages, certains professionnels de santé se permettent de traiter différemment leurs patients en fonction de leur poids.

La grossophobie est donc bien ancrée dans notre société et constitue un vrai problème.

 

Que faire ?

Alors, comment lutter contre cette discrimination qui va à l’encontre de tout ce qu’on nous apprend sur l’ouverture d’esprit, la tolérance et la bienveillance envers autrui ?

On peut tous lutter à notre échelle. Déjà, en prenant conscience que ce genre de comportement n’est pas normal et doit cesser.

Ensuite, au quotidien, en essayant d’ouvrir les yeux aux personnes qui ont des comportements déplacés et en soutenant les victimes de ces dernières. Gabrielle Deydier a écrit un livre sur le sujet : On ne naît pas grosse. L’obésité est bien plus complexe qu’on peut le penser et dépend de nombreux facteurs.

Enfin, en s’unissant pour mener des actions collectives avec des associations qui œuvrent dans ce sens comme le Gras Politique, Allegro Fortissimo, etc.

Attention, il faut bien comprendre que lutter contre la grossophobie n’est pas faire l’apologie de l’obésité. On peut également lutter contre l’obésité mais il s’agit de le faire dans le respect du malade comme on le ferait pour n’importe quelle autre pathologie.

 

 

Avez-vous été confronté à la grossophobie en tant que victime ou témoin ? Avez-vous des idées pour faire avancer les choses dans ce domaine ?

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